ÉTUDE D'INVENTAIRE DU PATRIMOINE HITORIQUE DE L’HÔPITAL DU ROUVRAY
Pourquoi mener une telle étude ?
En 2022 a été célébré le bicentenaire de l’établissement. Cet événement a mis en lumière l’importance de l’institution dans l’histoire de la psychiatrie française et a montré la pertinence d’une étude approfondie du patrimoine architectural du Centre hospitalier du Rouvray et de son environnement végétal.
En effet, par la précocité de l’institution, par le modèle novateur de colonie agricole de Quatre-Mares ou encore par le rôle de nombreux aliénistes et psychiatres de renommée nationale qui y ont exercé (Foville, Parchappe, Deboutteville, Morel, Toulouse, Bonnafé …), le Centre hospitalier du Rouvray constitue un site exceptionnel en Normandie, voire sur le plan national.
Lucien Debouteville (1804-1881), médecin-directeur de 1830 à 1863 © CHR
Malgré des réaménagements réguliers tout au long de son histoire et les destructions dues aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, près de quatre-vingts bâtiments ou édicules à haute valeur historique et de grande qualité architecturale ont pu être préservés, au cœur d’un magnifique parc paysager de 80 ha. Parallèlement, grâce à son statut d’institution publique départementale, le Centre hospitalier du Rouvray fait l’objet d’une documentation écrite et iconographique abondante, de sources d’archives de première main qui retracent son histoire depuis ses origines.
Un partenariat scientifique et technique avec la Région Normandie
Une Convention de partenariat a été signée avec la Région Normandie pour une durée de trois ans afin de réaliser l’étude d’Inventaire du Centre hospitalier du Rouvray. Cette opération est menée en lien avec les projets réalisés dans le cadre de l’action culturelle du Centre hospitalier du Rouvray.
Le lancement de cette étude a été officialisé lors des Journées européennes du patrimoine 2023, en présence de Madame la sénatrice Catherine Morin-Dessailly, également élue de la Région Normandie, en charge de la Culture.
Signature de la Convention de partenariat avec la Région Normandie © CHR
Maison de santé départementale de Seine-Inférieure, plan topographique, par A. Belliest architecte, 9 octobre 1933 (CHR) © Marion Kerno reproduction, Région Normandie-Centre hospitalier du Rouvray, 2024
Quels sont les objectifs d'un tel Inventaire ?
Depuis son détachement des Directions régionales des affaires culturelles en 2005, la mission d’Inventaire général du patrimoine est réalisée par les Régions, sous tutelle scientifique du ministère de la Culture. Elle est régie par l’article 95 de la loi n°2004-809 du 13 août 2004.
En résumé, une opération d’Inventaire a pour objectif d’étudier, de faire connaître et de préserver le patrimoine de nos territoires dans sa très grande diversité, qu’il soit modeste ou monumental. Concrètement, il s’agit d’effectuer, sur chaque bâtiment identifié, des recherches historiques et architecturales permettant de déterminer leur valeur patrimoniale. Ces diagnostics patrimoniaux constituent en outre de précieuses aides à la décision lors de projets d’aménagement de territoire. Depuis 2000, le patrimoine hospitalier et asilaire constitue une thématique nationale prioritaire.
Quelle est la méthode de l'Inventaire Général ?
L’étude d’Inventaire est un travail de recherche sur le patrimoine qui s’appuie sur une méthodologie scientifique nationale. Elle utilise pour cela toutes les sources documentaires disponibles, anciennes ou récentes, permettant de reconstituer l’histoire du site. Elle consiste également en enquêtes de terrain ayant pour but de recenser de façon exhaustive les bâtiments et les espaces non bâtis qui constituent le site ainsi que le mobilier ancien quand il existe encore. Des campagnes photographiques sont réalisées systématiquement sur chaque élément recensé.
La restitution des connaissances acquises se fait par la cartographie patrimoniale du site (croisant intérêt historique et qualité architecturale du bâti), la rédaction de dossiers d’Inventaire normalisés sur les bases de données de la région Normandie et du ministère de la Culture. Celles-ci sont ensuite mises en ligne et accessibles à tous sur le site de la Région Accueil - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (normandie.fr) et sur celui du ministère de la Culture via la plateforme ouverte du patrimoine (POP).
Comment cette étude est-elle réalisée au Centre hospitalier du Rouvray ?
L’étude d’Inventaire du Centre hospitalier du Rouvray s’inscrit dans la continuité de celle réalisée antérieurement sur l’asile primitif de Saint-Yon (Rouen), créé en 1820 dans le faubourg Saint-Sever. Elle a pour objectif de compléter l’histoire de cette institution en reconstituant l’évolution des deux sites asilaires qui lui ont succédé : celui de Quatre-Mares dédié aux hommes (Sotteville-lès-Rouen) et celui de Saint-Yon dédié aux femmes (Saint-Etienne du Rouvray), réunis en 1920 et devenu aujourd’hui le Centre hospitalier du Rouvray.
Asile départemental Saint-Yon, Rouen, plan général et élévations des cours des hommes, du logement des pensionnaires (hommes) et du pavillon des bains, auteur inconnu, lithographie par Nicétas Périaux, 1842 (BM Rouen Est. topo. g 4629) - © Christophe Kollmann reproduction, Région Normandie, 2014
Des campagnes photographiques (prises de vue actuelles et reproductions de documents anciens), réalisées par une photographe professionnelle complètent l’étude des sources d’archives et de la littérature scientifique.
Asile de Quatre-Mares, projet de construction de deux quartiers de malades travailleurs à la ferme, plans du 1er étage-élévations-coupe, par L. Desmarest, architecte en chef du Département de la Seine-Inférieure, 27 juillet 1866 (AD76, 4N358) © Emmanuelle Real reproduction, Région Normandie-Centre hospitalier du Rouvray, 2024
In fine, cette étude permettra de fournir un socle de connaissances scientifiques indispensable aux politiques patrimoniales et aux projets d’aménagement de territoire menées par les acteurs institutionnels.
Cette étude patrimoniale approfondie d’un site asilaire remarquable est unique en Normandie et complètera celle menée sur le site contemporain du Centre hospitalier universitaire de Caen.
Des actions de valorisation sont programmées tout au long de l’étude pour rendre compte de l’avancement du projet comme, par exemple, l’organisation de visites guidées lors des Journées européennes du Patrimoine.
